19 janvier 2016. Arriverais-je un jour à trouver le début de mon histoire ? Il y a toujours un autre commencement qui vient le précéder. Rose n’avait il y a encore un mois aucun visage et à ce jour, je ne sais qui elle est, ni même si elle existe vraiment. Venant à me sauver de l’abîme le dernier jour de l’année, elle s’est emparée d’un corps de femme m’emportant dans ces délices de divine séductrice avant de s’effacer et revenir plus envoûtante encore, habillée d’une nouvelle et exquise peau, son regard me capturant et m’emportant en lames instables contre la roche brodée d’écume. Rose est peut-être l’histoire d’un combat contre moi-même, Rose peut-être me projette-t-elle dans l’âtre pour, elle, à son tour exister. Pour prendre en moi la place de celle qui fut, qui sera, l’amour d’une vie, qui un jour a gravé ces mots dans mon cœur : « Si tu m’aimes ne viens pas ».
Dans mon histoire, seule la fin est effectivement écrite. Cette fin est un regard porté vers l’horizon.
A l’endroit où je me trouve depuis cinq semaines déjà et que je quitterai après-demain sans doute, des gens viennent reviennent et s’en vont chaque jour, et tissent des liens, se blottissent parfois les uns contre les autres pour se réchauffer et combler leurs failles, et se bravent aussi l’air de rien pour exprimer leur mal. Qui, d’une âme fracassé, qui de celle un peu plus assurée et candidate au départ, se soudent ou se fragilisent à l’envie sans toujours se rendre compte, guidées par leurs seules émotions.
La journée fut difficile. Il est Minuit, le téléphone vibre. Rose m’appelle.