Hier soir, je me suis arrêté à la terrasse d’un café. Pour écrire. Pour retrouver Rosa. Un texte en sensualité sur la douceur de l’encre sur la page, sur la peau, sur le goût du sang, l’odeur de l’huile et de corps mêlés… Deux personnes à côté de moi m’interdisaient de me concentrer. Je décidai de partir non sans intervenir dans leur conversation que malgré moi j’avais suivie. Un homme et une femme. Elle m’invite à m’asseoir à leur table. Lui m’offre un verre. Peggy et Lolo. Nous causons, passionnément. Le café se vide, les tables se rangent. Les chaises s’empilent. Nous sommes les derniers. Il est 2 heures passé. On se dit au revoir, on se fait la bise. Comme si on se connaissait depuis longtemps. Je rentre. Je marche. La ville est déserte. Encore un mur à photographier. Je renoue avec la sensualité. Ce fut une belle soirée.
Légèreté
J’aurais aimé que cette ligne droite fût sans fin.
Je retrouvais mes émotions.
Je courrais.
Je me sentais léger.
Sans doute est-ce la tendresse de cette jeune femme,
Qui avait réveillé cela en moi.
J’étais bien.
J’étais heureux.
Je ne savais que faire de ces sentiments,
De cette tendresse,
Je ne sais pas,
Si, c’est raisonnable ou pas.
Je ne sais pas,
Parfois on ne choisit pas.
Et pourtant nous étions si riches
A Rose
Me croiras-tu ?
Nous étions riches,
Nous étions si riches.
Te rappelles-tu lorsque je te disais que la montagne était à moi ?
Ta montagne, celle que tu m’as donnée à découvrir.
Te souviens-tu lorsque je te disais que ce que je touchais,
Foulais, empruntais, était mien.
Ça te faisait sourire,
Ça te faisait rire,
Et c’était vrai pourtant.
Qui aurait pu me dire le contraire ?
Je n’ai jamais rencontré le propriétaire.
Et toujours laisser l’usage à qui voulait.
Te rappelles-tu ces montagnes dont tu m’apprenais les noms,
Et que je ne retenais pas. Tes montagnes.
Elles étaient nôtres.
Comme elles étaient celles de ce couple âgé aux aiguilles de Tortisse.
Nous les envions, Ils étaient si beaux
Si beau que j’ai rêvé de notre union là-haut,
Nous profitions de leurs montagnes.
Nous étions riches, et tu ne l’as pas vu.
Ces biens que nous avions en nous,
Valaient bien mieux que tous les ors.
De cette richesse nous en avions à donner,
A faire partager autour de nous.
Nous rayonnions.
Nous étions beaux.
Et tu ne l’as pas vu.
Te rappelles-tu lorsque devant les yachts
Et les belles autos,
J’ai plaint ces gens,
Si contraints, astreints,
De montrer leurs biens,
Prisonniers de ne pouvoir exister,
Que dans l’art du paraître.
Et nous,
Nous étions.
Nous vivions.
Libres.
La peur t’a aveuglée,
Je crois.
Tu n’as pas su, pas pu,
Voir où était la raison,
Celle du bonheur,
Celle du bonheur d’être riches.
Celle d’un bonheur à notre portée.
Tu ne l’as pas cru, pas voulu.
Et pourtant,
Tu as cette simplicité que j’aime tant,
Le seul besoin que je te connaissais vraiment,
Etait celui d’être aimée. Et d’aimer.
D’être serrée dans mes bras.
Et de courir aussi… Ta liberté. Ta souffrance.
Alors pourquoi ?
Je ne sais pas.
Je ne peux finir par ces mots qui me font mal aujourd’hui,
Que je t’ai dit si souvent,
Ils sont là,
Ils sont bien là,
Ils étaient ma richesse,
Que valent-ils aujourd’hui ?
Ce soir encore, je te pleure,
Et ne peux plus te l’écrire.
6 août 2018
Les aiguilles de Tortisse. C’est en ce lieu fabuleux que j’ai rêvé mettre l’anneau à ton doigt. C’est en ce lieu que j’imaginai sceller notre union, face à l’immensité, la beauté du rocher, et 2 vieux amoureux, merveilleux émerveillés.
Le 6 août 2018
Je partirai, je partirai,
De je ne sais où
Peut-être de Saint Etienne de Tinée
Je partirai tôt,
Dans la nuit
Je me dirigerai seul,
Vers les aiguilles de Tortisse.
Il fera nuit, il fait froid à cette heure là
Même au plus chaud de l’été,
Il faut attendre que le soleil passe de notre côté,
Pour se réchauffer.
Seul le mouvement me réchauffera,
Car il n’y aura pas tes bras.
Tu te souviens ?
Toi et moi ?
Je monterai là-haut, au col,
A cet endroit qui m’a fait rêver.
J’aurai une feuille de papier,
Et j’écrirai, notre histoire. Notre épilogue.
Et je t’attendrai. Et j’écrirai.
On s’est rencontré, Enfin, je ne sais pas si nous nous sommes vraiment rencontrés
Nous avons essayé de nous trouver, c’est certain.
J’ose espérer que ça a été le cas.
Existes-tu ? Est-ce que j’existe ?
Je ne sais pas.
Est-ce moi qui t’aie créée ?
Est-ce toi qui m’as permis d’exister ?
Est-ce que je t’ai révélée ?
Des réponses aux questions que je viendrai trouver, dans la Tinée.
Tu étais si belle.
Est-ce que tu viendras ?
Ou pas ?
Dieu seul le sait ?
Que vient faire Dieu dans cette histoire-là ?
Après-tout je t’ai créée, alors pourquoi pas celui-là ?
Tu as toujours été belle
Tu as toujours…
Tu m’as toujours rendu heureux,
Sauf quand tu m’as lâchée.
Et j’ai eu peur de te rencontrer,
Toi naissant de ma plume,
Moi de tes baisers.
Pouvons-nous encore exister,
En mêlant ton sang à mon encre séchée ?
Je partirai, j’irai là-haut te retrouver,
J’écrirai notre histoire,
Elle s’appellera : « Si tu m’aimes ne vient pas ».
Là-haut, il y aura des silences,
Il y aura nos silences.
Il y aura ton regard.
Il y aura tes mots.
Tu me diras ‘tout est beau ici’
Je tournerai mes yeux où tu me diras de regarder.
Là-haut il y aura ton parfum,
Et celui de l’immortelle.
Avant propos
« Je ne vie pas ma vie, je la rêve, c’est comme une maladie, que j’aurais choppée tout petit. »
Parce que je me sens une personne à part, à la fois avec les autres et en dehors, parce que je me sens si artiste et bien incapable de l’être, ce blog répond avant tout à un besoin personnel. De tenter d’exprimer ici mes émotions, mes rêves, mes cris, mes révoltes, mes douleurs, mes bonheurs. Une vie sans passions et sans idéaux ne m’intéresse pas. J’ai connu des passions qui ont dépassé mes rêves. Au moment où j’écris, je ne perçois qu’abîme. C’est à la recherche de beauté, d’émois, d’émerveillement, de questionnements que j’espère pouvoir tisser de nouveaux mots. Peut-être un jour, à force de moments où la mélancolie m’envahit, arriverais-je à écrire le roman de Rose, ce personnage né de mon imagination et qui s’est montrée à moi ici ou là, au hasard de mes pérégrinations.